Prévenir et lutter contre le harcèlement en milieu scolaire

Le harcèlement va à l’encontre des valeurs défendues par l’école : le respect de chacun, l’acceptation des différences, l’apprentissage de la citoyenneté. La loi du plus fort ne peut pas régir les rapports entre élèves.

Il est essentiel de briser la loi du silence et de refuser que, pour une différence, réelle, supposée oufantasmée, un enfant puisse être victime de brimades, d’injures, de violences physiques, de rejet, de rumeurs à répétition.

Le ministère de l'Éducation Nationale a fait de la lutte contre le harcèlement l'une de ses priorités. La loi n°2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République précise que : « Les violences en milieu scolaire [...] requièrent [...] un traitement global et une action de long terme et non une approche uniquement sécuritaire. »

Le ministère de l’Éducation Nationale a développé une politique publique dans le cadre d’un plan d’action visant à sensibiliser, prévenir, former et prendre en charge le harcèlement.

Qu'est-ce-que le harcèlement en milieu scolaire ?

Un élève est victime de harcèlement lorsqu’il est soumis de façon répétée et à long terme à des comportements agressifs visant à lui porter préjudice, le blesser ou le mettre en difficulté de la part d’un ou plusieurs élèves. Il s’agit d’une situation intentionnellement agressive, induisant une relation d’asservissement psychologique, qui se répète régulièrement.

Dan Olweus,1993.

 

Le phénomène de harcèlement est donc une réalité. On considère qu'un élève sur 10 est harcelé. 

Les trois caractéristiques du harcèlement en milieu scolaire :

  • La violence : c’est un rapport de force et de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes.
  • La répétitivité : il s’agit d’agressions qui se répètent régulièrement durant une longue période.
  • L’isolement de la victime : la victime est souvent isolée, plus petite, faible physiquement, et dans l’incapacité de se défendre.
  • Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que :
  • L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux)
  • Le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), orientation sexuelle ou supposée
  • Un handicap (physique, psychique ou mental)
  • Un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/bredouillement)
  • L’appartenance à un groupe social ou culturel particulier
  • Des centres d’intérêts différents

Le harcèlement qui revêt des aspects différents en fonction de l’âge et du sexe, est un phénomène de groupe qui réunit toujours plusieurs acteurs : la victime, son ou ses agresseurs et les témoins. Cette relation triangulaire entre victime, agresseur(s) et témoins est centrale dans le maintien du harcèlement :

  • le(s) harceleur(s), parvenant à faire de ses camarades témoins les complices de ses actes, installent une relation de domination collective sur la victime
  • la victime, ne trouvant ni défense ni empathie chez ses pairs, s'enferme très souvent dans l'isolement
  • les témoins, en soutenant, encourageant ou faisant semblant d'ignorer le harcèlement, renforcent la violence du harceleur.

Le harcèlement peut se produire par l’utilisation des nouvelles technologies. Cela s’appelle le cyber harcèlement qui est le fait d'utiliser les technologies d'information et de communication pour porter délibérément atteinte à un individu, de manière répétée dans le temps. Le harcèlement en ligne peut se manifester par l'humiliation, les moqueries, les injures, la diffamation, le discrédit, l'intimidation, l'usurpation d'identité, les menaces physiques, les prises de contact insistantes.

Le harcèlement peut avoir des conséquences graves 

Être victime ou auteur de harcèlement entre élèves peut provoquer des difficultés scolaires, de l'absentéisme, du décrochage scolaire, des troubles du métabolisme, des changements de comportement, des troubles anxio-dépressifs, voire des conduites suicidaires. 

À long terme, chez les victimes comme chez les auteurs, le harcèlement peut entraîner des troubles de la socialisation, des comportements dépressifs voire violents pouvant aller jusqu'au suicide. 

Même s'il n'y a pas de déterminisme, être auteur de harcèlement dans sa jeunesse augmente fortement les risques de violences intrafamiliales et de comportements délinquants. Il est indispensable de prendre en considération ce phénomène au plus tôt pour éviter ces conséquences graves. 

Prévenir le harcèlement 

Aussi, la prévention et la lutte contre le harcèlement dans les écoles et les établissements scolaires du second degré constituent un enjeu éducatif majeur : 

  • La journée nationale « Non au harcèlement», lancée par le ministère est organisée chaque année et relayée au sein des écoles, collèges et lycées de Guyane. 
  • Des élèves Ambassadeurs (lycéens, collégiens et écoliers) contre le harcèlement est un dispositif permettant aux élèves d’être acteurs de leur prévention et de participer ainsi à la lutte contre le harcèlement. 
  • Le concours « Non Au Harcèlement » vise à promouvoir des productions d’affiches ou de vidéos réalisées par les élèves dont l’objectif est de sensibiliser, enfants et adultes, sur le phénomène.

L’équipe mobile de sécurité de l’Académie de Guyane met en place des actions de prévention du harcèlement par des interventions en classe, la formation des élèves (Ambassadeurs, sentinelles) et aide au traitement des situations de harcèlement en collaboration avec les référents académique de prévention et de lutte contre le harcèlement. 

Comment identifier une situation de harcèlement ?

Parce qu’il n’est pas toujours aisé, face à l’isolement, au mal-être d’un élève, de déterminer s’il s’agit d’une situation de harcèlement, il est important de travailler en équipe, au sein de l’établissement, mais également avec les parents, pour mieux identifier les difficultés que rencontrent certains enfants et adolescents. 

Tout changement brutal chez l’enfant doit alerter les adultes.

Une grille de repérage des signaux faibles, réalisée par le ministère et à destination des professionnels et aux parents, recense un large panel de comportements, qui peuvent être les signes du harcèlement, et les classe en fonction des lieux dans lesquels ils peuvent se manifester. Aussi, les situations de harcèlement, mieux repérées, pourront ainsi être mieux prises en charge.

Télécharger la grille de repérage des signaux faibles

Comment traiter une situation de harcèlement ?

Pour faire face aux urgences et aux situations déjà malheureusement installées, le ministère a mis en place des dispositifs multiples : numéros verts national et académiques, réseaux de référents « harcèlement » pour écouter et accompagner les familles et les établissements : 

Si vous avez besoin de conseils complémentaires, contactez le :
N° VERT « NON AU HARCÈLEMENT» : 3020
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 21h (sauf les jours fériés)

Si le harcèlement a lieu sur internet, appelez le :
N° VERT « NET ÉCOUTE » : 0800 200 000
Gratuit, anonyme, confidentiel et ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h 

Des conseillers-psychologues, juristes, conseillers scolaires sont à votre écoute du lundi au vendredi de 9h à 21h et le samedi de 9h à 13h, tout au long de l’année (sauf les jours fériés). Ils vous écouteront, vous donneront des conseils et pourront vous proposer de prendre contact avec le référent « harcèlement » au sein de votre académie.

Les référents en établissement :

Dans l’Académie de Guyane, tous les collèges et lycées ont des personnels référents de lutte contre le harcèlement qui ont été formés pour la prise en charge des situations. Ce dispositif est entrain d’être étendu aux écoles.

Un protocole : 

Réalisé par le Ministère de l’Éducation Nationale, ce protocole propose aux chefs d'établissement et aux directeurs d'école des outils pour aider dans la prise en compte des cas de harcèlement entre élèves.

Face à ce phénomène qui peut avoir des conséquences dramatiques, la mobilisation de tous est indispensable. Car c'est par un engagement large et concerté, mobilisant aussi bien les élèves, les professeurs, les personnels d'éducation, sociaux et de santé, les chefs d'établissement, les parents d'élèves, que nos actions seront les plus efficaces dans l’intérêt des élèves. 

Fiche-conseil pour les parents et les élèves 

Que faire face à une situation de harcèlement ?

Le premier réflexe est de se rapprocher des personnels de l'établissement (professeur principal, conseiller principal d'éducation) ou prendre directement rendez-vous avec le directeur ou le chef d'établissement. Il pourra mettre en place le protocole de prise en chargé adapté à la situation. Il est l'interlocuteur privilégié.Il est également possible d'appeler les numéros suivants :

  • Le numéro vert académique "stop harcèlement" : 0 800 00 66 24
    Ce numéro permet d'être mis en contact avec le référent académique harcèlement (Madame BABOUL ou Madame MARKOUR) qui fera ensuite le lien avec l'établissement afin de trouver une solution rapide.
  • Le numéro vert national "stop harcèlement" : 3020
    La plateforme est gérée par des éducateurs et parents d'Île-de-France, du lundi au vendredi, de 9h à 21h, 
  • Le numéro Net-Ecoute pour les cas de cyberviolence : 0 800 200 000

Mise à jour : février 2022